samedi, juillet 23, 2011

Une odeur de moisson, d'herbes et de forêt...

Bonjour mes si chères Amies, bonjour et bonne fin de semaine. Ah quelle drôle d'idée que de vous offrir des chardons, des piquants qui adorent pousser au bord de nos champs, de nos chemins, bercés par les vents d'été. C'est ainsi, j'adore les chardons. Faut-il offrir en pensant à ce que l'autre va aimer ou bien se dire, si j'aime ce que j'offre alors j'offrirais en sus du plaisir? Ah, encore des questions. Voyons ce qu'en disent nos poètes amis:

Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859)
Ne fuis pas encore

Tu crois, s'il fait sombre,
Qu'on ne te voit pas,
Non plus qu'une autre ombre,
Glissant sur tes pas ?
Mais l'air est sonore,
Et ton pied bondit...
Ne fuis pas encore :
Je n'ai pas tout dit !
À qui ce gant rose
Qui n'est pas le mien ?
Quel parfum t'arrose,
Qui n'est plus le tien ?
Tu ris, mais prends garde,
Ta lèvre pâlit...
Moi je te regarde :
Sur ton coeur cachées
Des fleurs vont mourir ;
Les as-tu cherchées
Pour me les offrir ?
Vois ! La lune éclaire
l'enclos interdit...
Paix à ta colère !
Sous la noble allée
Qui s'ouvre pour toi,
La pauvre voilée,
Ingrat ! C'était moi.
Sans cris, sans prière,
Sans voix qui maudit,
Je fuis la première.
Adieu ! J'ai tout dit !

ou bien:

Éphraïm MIKHAËL (1866-1890)
L'Étoile du Berger

Un calme soir caresse au loin les belles plaines ;
L'Étoile du Berger, au fond du ciel d'été,
Comme un signe de gloire et de félicité
Resplendit sur les prés et sur les granges pleines.

Grande et droite sous le fardeau des lourdes gerbes,
Une fille aux pieds nus, d'un pas robuste et lent,
S'avance dans les champs silencieux, foulant
Les ronces et les fleurs sous ses talons superbes.

Ses yeux durs font rêver d'aventures sublimes,
Et ses bras, soulevant le sac plein de blé mûr,
Font le geste d'offrir dans le nocturne azur
À quelque dieu guerrier des dépouilles opimes.

Elle va, roidissant virilement son torse ;
Une odeur de moisson, d'herbes et de forêt
Flotte autour de sa chair farouche, et l'on croirait
Respirer dans le vent le parfum de sa force.



Est ce vraiment en rapport avec ma question, sans doute non, mais est ce si important? Les poésies sont des portes. Elles partent d'un désir et s'envolent vers les cieux.
Bises
Ivano