mercredi, juin 29, 2011

En juillet, quand midi fait éclater les roses,...

Albert SAMAIN   (1858-1900)


Panthéisme

En juillet, quand midi fait éclater les roses,
Comme un vin dévorant boire l’air irrité,
Et, tout entier brûlant des fureurs de l’été,
Abîmer son coeur ivre au gouffre ardent des choses.

Voir partout la vie, une en ses métamorphoses,
Jaillir ; et l’Amour, nu comme la Vérité,
Nonchalamment suspendre à ses doigts de clarté
La chaîne aux anneaux d’or des Effets et des Causes.

À pas lents, le front haut, par la campagne en feu,
Marcher, tel qu’un grand prêtre enveloppé du dieu,
Sur la terre vivante, où palpite l’atome !

Sentir comme couler du soleil dans son sang,
Et, consumé d’orgueil dans l’air éblouissant,
Comprendre en frissonnant la splendeur d’être un homme.

quand les couleurs chéries, Joyeuses, voltigeaient sur les toits endormis,...

Gérard de NERVAL   (1808-1855)


Les doctrinaires

A Victor Hugo

I

Oh ! le Vingt-sept juillet, quand les couleurs chéries,
Joyeuses, voltigeaient sur les toits endormis,
Après que dans le Louvre et dans les Tuileries
On eut traqué les ennemis !
Le plus fort était fait... que cette nuit fut belle !
Près du retranchement par nos mains élevé,
Combien nous étions fiers de faire sentinelle
En foulant le sol dépavé !

O nuit d'indépendance, et de gloire et de fête !
Rien au-dessus de nous !... pas un gouvernement
N'osait encor montrer la tête :
Comme on sentait à tout moment
L'esprit se déplier en immenses idées...
On était haut de sept coudées...
Et l'on respirait largement !

II

Ce n'est point la licence, hélas ! que je demande,
Mais, si quelqu'un alors nous eût dit que bientôt
Cette Liberté-là, qui naissait toute grande,
On la remettrait au maillot !...
Que des Ministres rétrogrades,
Habitants de palais encore mal lavés
Du pur sang de nos camarades,
Ne verraient dans les barricades
Qu'un dérangement de pavés!...

Ils n'étaient donc point là, ces hommes qui, peut-être
Apôtres en secret d'un pouvoir détesté,
Ont tout haut renié leur maître
Depuis que le Coq a chanté!...
Ils n'ont pas vu sous la mitraille
Marcher les rangs vengeurs d'un Peuple désarmé...
Au feu de l'ardente bataille
Leur oeil ne s'est point allumé !

III

Quoi ! l'Étranger, riant de tant de gloire vaine,
De tant d'espoir anéanti,
Quand on lui parlera de la grande semaine,
Dirait : " Vous en avez menti ? "
Le tout à cause d'eux ! Au point où nous en sommes...
Du despotisme encor... c'est impossible... non
A bas ! A bas donc petits hommes !
Nous avons vu Napoléon !

Petits ! - Tu l'as bien dit, Victor, lorsque du Corse
Ta voix leur évoquait le spectre redouté,
Montrant qu'il n'est donné qu'aux hommes de sa force
De violer la Liberté !
C'est le dernier ; nous pouvons le prédire
Et jamais nul pouvoir humain
Ne saura remuer ce globe de l'Empire
Qu'il emprisonnait dans sa main !

IV

Et, quand tout sera fait..., que la France indignée
Aura bien secoué ces toiles d'araignée
Que des fous veulent tendre encor ;
Ne nous le chante plus, Victor,
Lui, que nous aimons tant, hélas ! malgré des crimes
Qui sont, pour une vaine et froide Majesté,
D'avoir répudié deux épouses sublimes,
Joséphine et la Liberté !

Mais chante-nous un hymne universel, immense,
Qui par France, Belgique et Castille commence,
Hymne national pour toute nation :
Que seule, à celui-là, la Liberté t'inspire,
Que chaque révolution
Tende une corde de ta lyre !

(1830)

Dans le chant des grillons, Sous les étoiles de juillet.

Jules LAFORGUE   (1860-1887)


Solo de lune

Je fume, étalé face au ciel,
Sur l'impériale de la diligence,
Ma carcasse est cahotée, mon âme danse
Comme un Ariel ;
Sans miel, sans fiel, ma belle âme danse,
Ô routes, coteaux, ô fumées, ô vallons,
Ma belle âme, ah ! récapitulons.

Nous nous aimions comme deux fous,
On s'est quitté sans en parler,
Un spleen me tenait exilé,
Et ce spleen me venait de tout. Bon.

Ses yeux disaient : " Comprenez-vous ?
" Pourquoi ne comprenez-vous pas ? "
Mais nul n'a voulu faire le premier pas,
Voulant trop tomber ensemble à genoux.
(Comprenez-vous ?)

Où est-elle à cette heure ?
Peut-être qu'elle pleure....
Où est-elle à cette heure ?
Oh ! du moins, soigne-toi, je t'en conjure !

Ô fraîcheur des bois le long de la route,
Ô châle de mélancolie, toute âme est un peu aux écoutes,
Que ma vie
Fait envie !
Cette impériale de diligence tient de la magie.

Accumulons l'irréparable !
Renchérissons sur notre sort !
Les étoiles sont plus nombreuses que le sable
Des mers où d'autres ont vu se baigner son corps ;
Tout n'en va pas moins à la Mort,
Y a pas de port.

Des ans vont passer là-dessus,
On s'endurcira chacun pour soi,
Et bien souvent et déjà je m'y vois,
On se dira : " Si j'avais su.... "
Mais mariés de même, ne se fût-on pas dit :
" Si j'avais su, si j'avais su ! ... "?
Ah ! rendez-vous maudit !
Ah ! mon cœur sans issue ! ...
Je me suis mal conduit.

Maniaques de bonheur,
Donc, que ferons-nous ? Moi de mon âme,
Elle de sa faillible jeunesse ?
Ô vieillissante pécheresse,
Oh ! que de soirs je vais me rendre infâme
En ton honneur !

Ses yeux clignaient : " Comprenez-vous ?
" Pourquoi ne comprenez-vous pas ? "
Mais nul n'a fait le premier pas
Pour tomber ensemble à genoux. Ah !...

La Lune se lève,
Ô route en grand rêve !...

On a dépassé les filatures, les scieries,
Plus que les bornes kilométriques,
De petits nuages d'un rose de confiserie,
Cependant qu'un fin croissant de lune se lève,
Ô route de rêve, ô nulle musique....
Dans ces bois de pins où depuis
Le commencement du monde
Il fait toujours nuit,
Que de chambres propres et profondes !
Oh ! pour un soir d'enlèvement !
Et je les peuple et je m'y vois,
Et c'est un beau couple d'amants,
Qui gesticulent hors la loi.

Et je passe et les abandonne,
Et me recouche face au ciel,
La route tourne, je suis Ariel,
Nul ne m'attend, je ne vais chez personne,
je n'ai que l'amitié des chambres d'hôtel.

La lune se lève,
Ô route en grand rêve !
Ô route sans terme,
Voici le relais,
Où l'on allume les lanternes,
Où l'on boit un verre de lait,
Et fouette postillon,
Dans le chant des grillons,
Sous les étoiles de juillet.

Ô clair de Lune,
Noce de feux de Bengale noyant mon infortune,
Les ombres des peupliers sur la route,...
Le gave qui s'écoute, ...
Qui s'écoute chanter, ...
Dans ces inondations du fleuve du Léthé,...

Ô Solo de lune,
Vous défiez ma plume,
Oh ! cette nuit sur la route ;
Ô Etoiles, vous êtes à faire peur,
Vous y êtes toutes ! toutes !
Ô fugacité de cette heure...
Oh ! qu'il y eût moyen
De m'en garder l'âme pour l'automne qui vient !...

Voici qu'il fait très très-frais,
Oh ! si à la même heure,
Elle va de même le long des forêts,
Noyer son infortune
Dans les noces du clair de lune !...
(Elle aime tant errer tard !)
Elle aura oublié son foulard,
Elle va prendre mal, vu la beauté de l'heure !
Oh ! soigne-toi je t'en conjure !
Oh ! je ne veux plus entendre cette toux !

Ah ! que ne suis-je tombé à tes genoux !
Ah ! que n'as-tu défailli à mes genoux !
J'eusse été le modèle des époux !
Comme le frou-frou de ta robe est le modèle des frou-frou.

Quand l'iris a diapré Tout le pré,....

Victor HUGO   (1802-1885)


Chanson des oiseaux

Vie ! ô bonheur ! bois profonds,
Nous vivons.
L'essor sans fin nous réclame ;
Planons sur l'air et les eaux !
Les oiseaux
Sont de la poussière d'âme.

Accourez, planez ! volons
Aux vallons,
A l'antre, à l'ombre, à l'asile !
Perdons-nous dans cette mer
De l'éther
Où la nuée est une île !

Du fond des rocs et des joncs,
Des donjons,
Des monts que le jour embrase,
Volons, et, frémissants, fous,
Plongeons-nous
Dans l'inexprimable extase !

Oiseaux, volez aux clochers,
Aux rochers,
Au précipice, à la cime,
Aux glaciers, aux lacs, aux prés ;
Savourez
La liberté de l'abîme!

Vie ! azur ! rayons ! frissons !
Traversons
La vaste gaîté sereine,
Pendant que sur les vivants,
Dans les vents,
L'ombre des nuages traîne !

Avril ouvre à deux battants
Le printemps ;
L'été le suit, et déploie
Sur la terre un beau tapis
Fait d'épis,
D'herbe, de fleurs, et de joie.

Buvons, mangeons ; becquetons
Les festons
De la ronce et de la vigne ;
Le banquet dans la forêt
Est tout prêt ;
Chaque branche nous fait signe.

Les pivoines sont en feu ;
Le ciel bleu
Allume cent fleurs écloses ;
Le printemps est pour nos yeux
Tout joyeux
Une fournaise de roses.

Tu nous dores aussi tous,
Feu si doux
Qui du haut des cieux ruisselles ;
Les aigles sont dans les airs
Des éclairs,
Les moineaux des étincelles.

Nous rentrons dans les rayons ;
Nous fuyons
Dans la clarté notre mère ;
L'oiseau sort de la forêt
Et paraît
S'évanouir en lumière.

Parfois on rampe accablé
Dans le blé ;
Mais juillet a pour ressource
L'ombre, où, loin des chauds sillons,
Nous mouillons
Nos pieds roses dans la source.

Depuis qu'ils sont sous les cieux,
Soucieux
Du bonheur de la prairie,
L'herbe et l'arbre chevelu
Ont voulu
Dans leur tendre rêverie

Qu'à jamais le fruit, le grain,
L'air serein,
L'amourette, la nichée,
L'aube, la chanson, l'appât,
Occupât
Notre joie effarouchée.

Vivons ! chantons ! Tout est pur
Dans l'azur ;
Tout est beau dans la lumière !
Tout vers son but, jour et nuit,
Est conduit ;
Sans se tromper, le fleuve erre.

Toute la campagne rit ;
Un esprit
Palpite sous chaque feuille.
- Aimons ! murmure une voix
Dans les bois ;
Et la fleur veut qu'on la cueille.

Quand l'iris a diapré
Tout le pré,
Quand le jour plus tiède augmente,
Quand le soir luit dans l'étang
Éclatant,
Quand la verdure est charmante,

Que dit l'essaim ébloui ?
Oui ! oui ! oui !
Les collines, les fontaines,
Les bourgeons verts, les fruits mûrs,
Les azurs
Pleins de visions lointaines,

Le champ, le lac, le marais,
L'antre frais,
Composent, sans pleurs ni peine,
Et font monter vers le ciel
Éternel
L'affirmation sereine !

L'aube et l'éblouissement
Vont semant
Partout des perles de flamme ;
L'oiseau n'est pas orphelin ;
Tout est plein
De la mystérieuse âme !

Quelqu'un que l'on ne voit pas
Est là-bas
Dans la maison qu'on ignore ;
Et cet inconnu bénit
Notre nid,
Et sa fenêtre est l'aurore.

Et c'est à cause de lui
Que l'appui
Jamais ne manque à nos ailes,
Et que les colombes vont
Sur le mont
Boire où boivent les gazelles.

Grâce à ce doux inconnu,
Adam nu
Nous souriait sous les branches ;
Le cygne sous le bouleau
A de l'eau
Pour laver ses plumes blanches.

Grâce à lui, le piquebois
Vit sans lois,
Chéri des pins vénérables,
Et délivrant des fourmis
Ses amis
Les cèdres et les érables.

Grâce à lui, le passereau
Du sureau
S'envole, et monte au grand orme ;
C'est lui qui fait le buisson
De façon
Qu'on y chante et qu'on y dorme.

Il nous met tous à l'abri,
Colibri,
Chardonneret, hochequeue,
Tout l'essaim que l'air ravit
Et qui vit
Dans la grande lueur bleue.

A cause de lui, les airs
Et les mers,
Les bois d'aulnes et d'yeuses,
La sauge en fleur, le matin,
Et le thym,
Sont des fêtes radieuses ;

Les blés sont dorés, les cieux
Spacieux,
L'eau joyeuse et l'herbe douce ;
Mais il se fâche souvent
Quand le vent
Nous vole nos brins de mousse.

Il dit au vent : - Paix, autan !
Et va-t'en !
Laisse mes oiseaux tranquilles.
Arrache, si tu le veux,
Leurs cheveux
De fumée aux sombres villes !

Celui sous qui nous planons
Sait nos noms.
Nous chantons. Que nous importe ?
Notre humble essor ignorant
Est si grand !
Notre faiblesse est si forte !

La tempête au vol tonnant,
Déchaînant
Les trombes, les bruits, les grêles,
Fouettant, malgré leurs sanglots,
Les grands flots,
S'émousse à nos plumes frêles.

Il veut les petits contents,
Le beau temps,
Et l'innocence sauvée ;
Il abaisse, calme et doux,
Comme nous,
Ses ailes sur sa couvée.

Grâce à lui, sous le hallier
Familier
A notre aile coutumière,
Sur les mousses de velours,
Nos amours
Coulent dans de la lumière.

Il est bon ; et sa bonté
C'est l'été ;
C'est le charmant sorbier rouge ;
C'est que rien ne vienne à nous
Dans nos trous
Sans que le feuillage bouge.

Sa bonté, c'est Tout ; c'est l'air,
Le feu clair,
Le bois où, dans la nuit brune,
Ta chanson, qui prend son vol,
Rossignol,
Semble un rêve de la lune.

C'est ce qu'au gré des saisons
Nous faisons ;
C'est le rocher que l'eau creuse ;
C'est l'oiseau, des vents bercé,
Composé
D'une inquiétude heureuse.

Il est puissant, étoilé,
Et voilé.
Le soir, avec les murmures
Des troupeaux qu'on reconduit,
Et le bruit
Des abeilles sous les mûres,

Avec l'ombre sur les toits,
Sur les bois,
Sur les montagnes prochaines,
C'est sa grandeur qui descend,
Et qu'on sent
Dans le tremblement des chênes.

Il n'eut qu'à vouloir un jour,
Et l'amour
Devint l'harmonie immense ;
Tous les êtres étaient là ;
Il mêla
Sa sagesse à leur démence.

Il voulut que tout fût un ;
Le parfum
Eut pour soeur l'aurore pure ;
Et les choses, se touchant
Dans un chant,
Furent la sainte nature.

Il mit sur les flots profonds
Les typhons ;
Il mit la fleur sur la tige ;
Il apparut fulgurant
Dans le grand ;
Le petit fut son prodige.

Avec la même beauté
Sa clarté
Créa l'aimable et l'énorme ;
Il fit sortir l'alcyon
Du rayon
Qui baise la mer difforme.

L'effrayant devint charmant ;
L'élément,
Monstre, colosse, fantôme,
Par Lui, qui le veut ainsi,
Radouci,
Vint s'accoupler à l'atome.

On vit alors dans Ophir
L'humble asfir
Vert comme l'hydre farouche ;
Le flamboiement de l'Etna
Rayonna
Sur l'aile de l'oiseau-mouche.

Vie est le mot souverain,
Et serein,
Sans fin, sans forme, sans nombre,
Tendre, inépuisable, ardent,
Débordant
De toute la terre sombre.

L'aube se marie au soir ;
Le bec noir
Au bec flamboyant se mêle ;
L'éclair, mâle affreux, poursuit
Dans la nuit
La mer, sa rauque femelle.

Volons, volons, et volons !
Les sillons
Sont rayés, et l'onde est verte.
La vie est là sous nos yeux,
Dans les cieux,
Claire et toute grande ouverte.

Hirondelle, fais ton nid.
Le granit
T'offre son ombre et ses lierres ;
Aux palais pour tes amours
Prends des tours,
Et de la paille aux chaumières.

Le nid que l'oiseau bâtit
Si petit
Est une chose profonde ;
L'oeuf ôté de la forêt
Manquerait
A l'équilibre du monde.

Des songes printaniers erraient dans mon sommeil.

Jacques-Imbert GALLOIX   (1808-1828)


Les rêves du passé

Alors les fleurs croissaient dans la verte prairie ;
Dans un ciel glorieux triomphait le soleil ;
Des songes printaniers erraient dans mon sommeil.
Le ciel n'était pas froid, l'eau n'était pas tarie,
Alors. - Mais aujourd'hui tout est morne et glacé ;
Le coeur est desséché, la nature est flétrie...
Où sont les rêves du passé ?

Soleil, tu nous rendras tes splendeurs matinales ;
Astres, vaisseaux du ciel, vous voguerez encor.
Jours d'azur de juillet, verts coteaux, moissons d'or,
Horizon du Léman, vieux mont, Alpes natales,
Je voudrais vous revoir, vous, mon ancien trésor !...
Ô rives de mon lac, je croyais à la gloire ;
D'avenir et d'espoir l'amour m'avait bercé.
L'amour ! Je n'y crois plus ; mon coeur est délaissé.
La gloire me dédaigne... Oublie, ô ma mémoire,
Les tristes rêves du passé.

Au bord d'un ruisseau...

André CHÉNIER   (1762-1794)


.................... Terre, terre chérie
Que la liberté sainte appelle sa patrie ;
Père du grand sénat, ô sénat de Romans,
Qui de la liberté jetas les fondements ;
Romans, berceau des lois, vous, Grenoble et Valence,
Vienne, toutes enfin, monts sacrés d'où la France
Vit naître le soleil avec la liberté !
Un jour le voyageur par le Rhône emporté,
Arrêtant l'aviron dans la main de son guide,
En silence et debout sur sa barque rapide,
Fixant vers l'orient un oeil religieux,
Contemplera longtemps ces sommets glorieux ;
Car son vieux père, ému de transports magnanimes,
Lui dira : " Vois, mon fils, vois ces augustes cimes. "

Au bord du Rhône, le 7 juillet 1790
 

L'astre vermeil ruisselle en sa gerbe éclatante ; ....

Jules BRETON   (1827-1906)


Aurore

La glèbe, à son réveil, verte et toute mouillée,
Autour du bourg couvert d'une épaisse feuillée
Où les toits assoupis fument tranquillement ;
Dans la plaine aux replis soyeux que rien ne cerne,
Parmi les lins d'azur, l'oeillette et la luzerne,
Berce les jeunes blés pleins de frissonnement.

Sereine et rafraîchie aux brumes dilatées,
Sous l'humide baiser de leurs traînes lactées,
Elle semble frémir dans l'ivresse des pleurs,
Et, ceinte des trésors dont son flanc large abonde,
Sourire à l'éternel époux qui la féconde,
Au grand soleil qui sort, vibrant, d'un lit de fleurs.

L'astre vermeil ruisselle en sa gerbe éclatante ;
Chaque fleur, alanguie aux langueurs de l'attente,
Voluptueusement, vers le foyer du jour
Tourne sa tige et tend son avide calice,
Et boit ton charme, Aurore, et rougit de délice...
Et le germe tressaille aux chauds rayons d'amour.

Juillet 1871.

Petits bouquets de marguerites dans la Vallée du Jabron.

Victor HUGO (1802-1885)

Unité

Par-dessus l'horizon aux collines brunies,
Le soleil, cette fleur des splendeurs infinies,
Se penchait sur la terre à l'heure du couchant ;
Une humble marguerite, éclose au bord d'un champ,
Sur un mur gris, croulant parmi l'avoine folle,
Blanche épanouissait sa candide auréole ;
Et la petite fleur, par-dessus le vieux mur,
Regardait fixement, dans l'éternel azur,
Le grand astre épanchant sa lumière immortelle.
«Et, moi, j'ai des rayons aussi !» lui disait-elle.
Un petit bouquet de marguerites ce matin, un petit bouquet fraicheur, un petit bouquet détente dans les champs, une paille dans la bouche, allongé dans les herbes vertes. Tout un programme de dolce vita au cœur des Alpes de Haute Provence.
Bonne journée mes si superbes Ami(e)s.
Ivano

Jean MORÉAS (1856-1910)

Parmi des chênes, accoudée
Sur la colline au vert gazon,
Se dresse la blanche maison,
De chèvrefeuille enguirlandée.

A la fenêtre, où dans des pots,
Fleurit la pâle marguerite,
Soupire une autre Marguerite :
Mon coeur a perdu son repos...

Le lin moule sa gorge plate
Riche de candides aveux,
Et la splendeur de ses cheveux
Ainsi qu'un orbe d'or éclate.

Va-t-elle murmurer mon nom ?
Irons-nous encor sous les graves
Porches du vieux burg des burgraves ?

Songe éteint, renaîtras-tu ? - non !
 

mardi, juin 28, 2011

Des papillons sur des fleurs, Voltigeant plus qu'ils ne se posent....

Des petits papillons au Paradis, au Paradis éphémère, au Paradis qui ne dure qu'un jour, oui, mais quel jour extraordinaire!  

C'est le grand spleen des couleurs, des odeurs enivrantes, c'est l'extase parmi les fleurs. Ainsi sera peut être notre âme, telle un petit papillon des champs Élyséens, uniquement occupée à virevolter au dessus des fleurs et des prairies du Royaume des Cieux. Oui, oui, revendiquons notre droit à l'extase, ici et maintenant. Faisons comme les plus fous ou les plus ivres des poètes, revendiquons notre droit au Paradis sur Terre. Quelle drôle d'idée que de se contraindre et d'attendre la mort pour obtenir peut être, un petit coin de Paradis. Non, c'est ici et maintenant !
Bises mes Amies.
Ivano




 
Maurice ROLLINAT (1846-1903)
Réponse d'un sage

Un jour qu'avec sollicitude
Des habitants d'une cité
L'avaient longuement exhorté :
A sortir de sa solitude :

" Qu'irais-je donc faire à la ville ?
Dit le songeur au teint vermeil,
Regardant mourir le soleil,
D'un air onctueux et tranquille.

Ici, de l'hiver à l'automne,
Dans la paix des yeux, du cerveau,
J'éprouve toujours de nouveau
La surprise du monotone.

Mes pensers qu'inspirent, composent,
Les doux bruits, les molles couleurs,
Sont des papillons sur des fleurs,
Voltigeant plus qu'ils ne se posent.


Une petite photo du soir, en passant, pour vous mes si extraordinaires Amies, que j'adore. Au fond c'est la montagne de Lure. Très peu d'eau dans les rivières. On se croirait déjà au mois d'août. Puisse ce petit champs de lavandes au soleil vous faire passer une bonne soirée.
Ivano Ghirardini

Louis-Xavier de RICARD (1843-1911)
La Garrigue

Puisse ma libre vie être comme la lande
Où sous l'ampleur du ciel ardent d'un soleil roux,
Les fourrés de kermès et les buissons de houx
Croissent en des senteurs de thym et de lavande.

lundi, juin 27, 2011

L'Homme a toujours besoin de caresse et d'amour, ...

Alfred de VIGNY   (1797-1863)


La colère de Samson


Le désert est muet, la tente est solitaire.
Quel Pasteur courageux la dressa sur la terre
Du sable et des lions? - La nuit n'a as calmé
La fournaise du jour dont l'air est enflammé.
Un vent léger s'élève à l'horizon et ride
Les flots de la poussière ainsi qu'un lac limpide.
Le lin blanc de la tente est bercé mollement ;
L'oeuf d'autruche allumé veille paisiblement,
Des voyageurs voilés intérieure étoile,
Et jette longuement deux ombres sur la toile.

L'une est grande et superbe, et l'autre est à ses pieds :
C'est Dalila, l'esclave, et ses bras sont liés
Aux genoux réunis du maître jeune et grave
Dont la force divine obéit à l'esclave.
Comme un doux léopard elle est souple, et répand
Ses cheveux dénoués aux pieds de son amant.
Ses grands yeux, entr'ouverts comme s'ouvre l'amande,
Sont brûlants du plaisir que son regard demande,
Et jettent, par éclats, leurs mobiles lueurs.
Ses bras fins tout mouillés de tièdes sueurs,
Ses pieds voluptueux qui sont croisés sous elle,
Ses flancs plus élancés que ceux de la gazelle,
Pressés de bracelets, d'anneaux, de boucles d'or,
Sont bruns ; et, comme il sied aux filles de Hatsor,
Ses deux seins, tout chargés d'amulettes anciennes,
Sont chastement pressés d'étoffes syriennes.

Les genoux de Samson fortement sont unis
Comme les deux genoux du colosse Anubis.
Elle s'endort sans force et riante et bercée
Par la puissante main sous sa tête placée.
Lui, murmure ce chant funèbre et douloureux
Prononcé dans la gorge avec des mots hébreux.
Elle ne comprend pas la parole étrangère,
Mais le chant verse un somme en sa tête légère.

" Une lutte éternelle en tout temps, en tout lieu
Se livre sur la terre, en présence de Dieu,
Entre la bonté d'Homme et la ruse de Femme.
Car la Femme est un être impur de corps et d'âme.

L'Homme a toujours besoin de caresse et d'amour,
Sa mère l'en abreuve alors qu'il vient au jour,
Et ce bras le premier l'engourdit, le balance
Et lui donne un désir d'amour et d'indolence.
Troublé dans l'action, troublé dans le dessein,
Il rêvera partout à la chaleur du sein,
Aux chansons de la nuit, aux baisers de l'aurore,
A la lèvre de feu que sa lèvre dévore,
Aux cheveux dénoués qui roulent sur son front,
Et les regrets du lit, en marchant, le suivront.
Il ira dans la ville, et là les vierges folles
Le prendront dans leurs lacs aux premières paroles.
Plus fort il sera né, mieux il sera vaincu,
Car plus le fleuve est grand et plus il est ému.
Quand le combat que Dieu fit pour la créature
Et contre son semblable et contre la Nature
Force l'Homme à chercher un sein où reposer,
Quand ses yeux sont en pleurs, il lui faut un baiser.
Mais il n'a pas encor fini toute sa tâche. -
Vient un autre combat plus secret, traître et lâche ;
Sous son bras, sous son coeur se livre celui-là,
Et, plus ou moins, la Femme est toujours DALILA.

Elle rit et triomphe ; en sa froideur savante,
Au milieu de ses soeurs elle attend et se vante
De ne rien éprouver des atteintes du feu.
A sa plus belle amie elle en a fait l'aveu :
" Elle se fait aimer sans aimer elle-même.
" Un Maître lui fait peur. C'est le plaisir qu'elle aime,
" L'Homme est rude et le prend sans savoir le donner.
" Un sacrifice illustre et fait pour étonner
" Rehausse mieux que l'or, aux yeux de ses pareilles,
" La beauté qui produit tant d'étranges merveilles
" Et d'un sang précieux sait arroser ses pas. "

- Donc ce que j'ai voulu, Seigneur, n'existe pas. -
Celle à qui va l'amour et de qui vient la vie,
Celle-là, par Orgueil, se fait notre ennemie.
La Femme est à présent pire que dans ces temps
Où voyant les Humains Dieu dit : Je me repens !
Bientôt, se retirant dans un hideux royaume,
La Femme aura Gomorrhe et l'Homme aura Sodome,
Et, se jetant, de loin, un regard irrité,
Les deux sexes mourront chacun de son côté.

Eternel ! Dieu des forts ! vous savez que mon âme
N'avait pour aliment que l'amour d'une femme,
Puisant dans l'amour seul plus de sainte vigueur
Que mes cheveux divins n'en donnaient à mon coeur.
- Jugez-nous. - La voilà sur mes pieds endormie.
- Trois fois elle a vendu mes secrets et ma vie,
Et trois fois a versé des pleurs fallacieux
Qui n'ont pu me cacher a rage de ses yeux ;
Honteuse qu'elle était plus encor qu'étonnée
De se voir découverte ensemble et pardonnée.
Car la bonté de l'Homme est forte, et sa douceur
Ecrase, en l'absolvant, l'être faible et menteur.

Mais enfin je suis las. - J'ai l'aine si pesante,
Que mon corps gigantesque et ma tête puissante
Qui soutiennent le poids des colonnes d'airain
Ne la peuvent porter avec tout son chagrin.

Toujours voir serpenter la vipère dorée
Qui se traîne en sa fange et s'y croit ignorée ;
Toujours ce compagnon dont le coeur n'est pas sûr,
La Femme, enfant malade et douze fois impur !
- Toujours mettre sa force à garder sa colère
Dans son coeur offensé, comme en un sanctuaire
D'où le feu s'échappant irait tout dévorer,
Interdire à ses yeux de voir ou de pleurer,
C'est trop ! - Dieu s'il le veut peut balayer ma cendre,
J'ai donné mon secret ; Dalila va le vendre.
- Qu'ils seront beaux, les pieds de celui qui viendra
Pour m'annoncer la mort ! - Ce qui sera, sera ! "

Il dit et s'endormit près d'elle jusqu'à l'heure
Où les guerriers, tremblant d'être dans sa demeure,
Payant au poids de l'or chacun de ses cheveux,
Attachèrent ses mains et brûlèrent ses yeux,
Le traînèrent sanglant et chargé d'une chaîne
Que douze grands taureaux ne tiraient qu'avec peine,
La placèrent debout, silencieusement,
Devant Dagon leur Dieu qui gémit sourdement
Et deux fois, en tournant, recula sur sa base
Et fit pâlir deux fois ses prêtres en extase ;
Allumèrent l'encens ; dressèrent un festin
Dont le bruit s'entendait du mont le plus lointain,
Et près de la génisse aux pieds du Dieu tuée
Placèrent Dalila, pâle prostituée,
Couronnée, adorée et reine du repas,
Mais tremblante et disant : IL NE ME VERRA PAS !

Terre et Ciel ! avez-vous tressailli d'allégresse
Lorsque vous avez vu la menteuse maîtresse
Suivie d'un oeil hagard les yeux tachés de sang
Qui cherchaient le soleil d'un regard impuissant ?

Et quand enfin Samson secouant les colonnes
Qui faisaient le soutien des immenses Pylônes
Ecrasant d'un seul coup sous les débris mortels
Ses trois mille ennemis, leurs Dieux et leurs autels ? -

Terre et Ciel ! punissez par de telles justices
La trahison ourdie en ces amours factices
Et la délation du secret de nos coeurs
Arraché dans nos bras par des baisers menteurs !


dimanche, juin 26, 2011

Le culte de la journée où on ne ferait rien, où on ne fêterai rien, la journée idiote...la journée des p'tits coquelicots.

Bonjour mes Ami(e)s, bonjour, bonjour et excellente semaine à Vous. La météo annonce des records de chaleurs pour cette après midi. Pour l'instant, ici, en Provence, c'est vraiment très agréable, le soleil ne cogne pas encore contre les murs des maisons. J'ai plein, tout plein de photos en retard pour vous, j'adore faire des photos, mes disques durs regorgent de fichiers, autant de souvenirs de belles promenades par ici. Je suis revenus sur un bouquet de coquelicots ce matin, peut être à cause du délicat freundligeist de ma Copine dans l'Invisible. Elle s'amuse. Elle aime s'inviter parfois lorsque je fais des photos. Elle joue avec son humour si "touchant". Ce matin là, Elle avait transformé l'herbe verte en arrière plan en gris bleu amusant, allez savoir pourquoi, je l'adore de toute façon. 

 Voici les paroles de la très belle chanson, "Comme un p'tit coquelicot" de Marcel Mouloudji :

Le myosotis et puis la rose
Ce sont des fleurs qui disent que'que chose
Mais pour aimer les coquelicots
Et n'aimer qu'ça, faut être idiot

T'as p't-être raison, oui mais voilà
Quand j't'aurai dit tu comprendras
La première fois que je l'ai vue
Elle dormait à moitié nue
Dans la lumière de l'été
Au beau milieu d'un champ de blé.
Et sous le corsage blanc
Là où battait son coeur
Le soleil gentiment
Faisait vivre une fleur
Comme un p'tit coquelicot, mon âme
Comme un p'tit coquelicot

C'est très curieux comme tes yeux brillent
En te rappelant la jolie fille
Ils brillent si fort qu'c'est un peu trop
Pour expliquer les coquelicots

T'as p't-être raison, seulement voilà
Quand je l'ai prise dans mes bras
Elle m'a donné son beau sourire
Et puis après sans rien nous dire
Dans la lumière de l'été
On s'est aimé, on s'est aimé
Et j'ai tant appuyé
Mes lèvres sur son coeur
Qu'à la place du baiser
Y'avait comme une fleur
Comme un p'tit coquelicot mon âme
Comme un p'tit coquelicot

Ce n'est rien d'autre qu'une aventure
Ta p'tite histoire et je te jure
Qu'elle ne mérite pas un sanglot
Ni cette passion des coquelicots.

Attends la fin, tu comprendras
Un autre l'aimait, qu'elle n'aimait pas
Et le lendemain quand je l'ai revue
Elle dormait à moitié nue
Dans la lumière de l'été
Au beau milieu du champ de blé
Mais sur le corsage blanc
Juste à la place du coeur
Y'avait trois gouttes de sang
Qui faisaient comme une fleur
Comme un p'tit coquelicot mon âme
Un tout p'tit coquelicot.

Oui, j'adore, pour aimer les coquelicots, il faut être idiot, c'est amusant comme pensée du matin, c'est dérision charmante. Si tous les hommes aimaient les coquelicots et prenaient le temps d s'arrêter pour les regarder, peut être serions nous moins idiots? Avec toutes ces journées qui sont organisées de ci et de là, il me semble en manquer une, celle de la journée où on ne ferait rien, où on ne fêterai rien, la journée idiote, la journée où il faudrait s'arrêter pour regarder une simple fleur des champs.

Bonne journée charmante mes Ami(e)s.
Ivano

vendredi, juin 17, 2011

Belles inconnues...

Un petit bouquet de roses, comme cela, pour le plaisir, le plaisir de les regarder, de les sentir, de vous les offrir. Écoutons un de nos poètes de France les chanter:

Théophile GAUTIER (1811-1872)

La rose-thé

La plus délicate des roses
Est, à coup sûr, la rose-thé.
Son bouton aux feuilles mi-closes
De carmin à peine est teinté.

On dirait une rose blanche
Qu'aurait fait rougir de pudeur,
En la lutinant sur la branche,
Un papillon trop plein d'ardeur.



Bonjour mes si superbes Amies. De petites fleurs mauves ce matin, des fleurs qui se sont invitées elles même. Je suppose qu'elles voulaient nous dire bonjour.

-ouh ouh, nous sommes là aussi, de simples fleurs des champs, des fleurs qui s’accrochent aux grillages des jardins pour résister au mistral rageur. ouh ouh, nous existons, ouh ouh, bisous, bisous.

Ce sont les fleurs inconnues amusantes et qui s'invitent, à deux pas de ma porte, comme un message pour garder un esprit ouvert en permanence. Je ne sais pas si je parviens à exprimer correctement ce ressenti sur la porte ouverte sur l'inconnu, les inconnues. Ce n'est pas très important, c'était des mots comme un sourire, un clin d'oeil.

Je vous souhaite une très belle journée.
Bises.
Ivano

Oui, c'est amusant, elles ressemblent un peu à des violettes sur une tour. Je ne sais pas le nom de ces fleurs qui sont apparues dans mon jardin comme cela, plouf, plouf, elles se sont invitées et ont choisi un bout d'allée pour pousser tranquilles. Tous les matins elles me font rire. Elles sont magnifiques dans leur désir de vivre! Ce ne sont pas des violettes, non, non, juste de belles inconnues, alors j'ai cherché ce qu'en disait nos poètes.
 
Voilà, j'ai trouvé, il s'agit de Dauphinelles d'Ajax ou Consolida ajacis  Famille des Ranunculacées (Ranunculaceae)
 

mardi, juin 14, 2011

Qui sait, nous sommes peut être tous comme des vaches rousses pour les Dieux.

Bonjour et bonne semaine à Vous, mes si superbes Amies, puisse un beau soleil éclairer vos jours, puisse le vent de l'Esprit illuminer vos pas en ce monde de plus en plus étrange.
Parfois j'allume mon poste de TV et je regarde les infos et je suis sidéré, je ne comprends rien à ce qu'il racontent dans cette boite à images. Foch disait: "De quoi s'agit-il?", moi je me dis, mais de quoi parlent-ils donc? Je dois vivre dans un autre monde que celui de la boite à images. Qui sait j'habite sur une autre planète et ce qu'ils montrent dans cette boite ce sont les aventures de nos cousins sur une planète perdue je ne sais où, une copie de la notre, un monde parallèle.
Il faudrait que je raconte un de ces jours, l'histoire de ces cousins ET et de leurs boites à images étranges, c'est fou les films qu'ils se font. La planète des cousins c'est la planète où je ne comprend rien à rien. Parfois l'un des singes pelés vient avec une cravate, des lunettes, il fait sérieux, il utilise des mots savants, ah on dirait qu'il s'écoute parler et qu'il en jubile. Sauf qu'il me fait rire. Je me dis, c'est une excellent comique, avec son air sérieux, ses phrases complexes, sait même ce dont il parle? Et puis ce doit être la planète des comédies, des illusions, des apparences. Heureusement que ce n'est pas ainsi sur la notre.

Bon, bon, c'était pour vous faire rire un peu. Je ne sais si c'est réussi. En tout cas, je suppose que les images de la boite nommée TV viennent d'un monde parallèle, d'une copie. C'est nous sans être nous. Chutt..c'est entre nous.



François FABIÉ (1846-1928)


Terre de France


Oui, partout elle est bonne et partout elle est belle,
Notre terre de France aux mille aspects divers !
Belle sur les sommets où trônent les hivers,
Et dans la lande fauve à l'araire rebelle,
Belle au bord des flots bleus, belle au fond des bois verts !


Belle et bonne aux coteaux où la vigne s'accroche,
Et dans la plaine grasse où moutonnent les blés ;
Bonne dans les pâtis où les boeufs rassemblés
Mugissent ; bonne encore aux fentes de la roche
Où les oliviers gris aux figuiers sont mêlés !

Ce sont des vipérines, des fleurs qui se rencontrent au bord des chemins, des fleurs très rustiques qui restent longtemps éclatantes, avec leurs roses, leurs mauves délicats. J'aime beaucoup aussi.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vip%C3%A9rine_commune
http://www.google.fr/search?tbm=isch&hl=fr&source=hp&biw=1280&bih=859&q=vip%C3%A9rine+commune&gbv=2&oq=vip%C3%A9rine&aq=2&aqi=g6&aql&gs_sm=c&gs_upl=1642l6672l0l12l11l1l2l2l0l280l1679l0.4.4

Un champ de fleurs mauves au bord d'un chemin.

Alfred de VIGNY (1797-1863)



La Frégate La Sérieuse



Qu'elle était belle, ma Frégate,
Lorsqu'elle voguait dans le vent !

Elle avait, au soleil levant,
Toutes les couleurs de l'agate ;

Ses voiles luisaient le matin
Comme des ballons de satin ;

Sa quille mince, longue et plate,
Portait deux bandes d'écarlate

Sur vingt-quatre canons cachés ;
Ses mâts, en arrière penchés,

Paraissaient à demi couchés.
Dix fois plus vive qu'un pirate,

En cent jours du Havre à Surate
Elle nous emporta souvent.
- Qu'elle était belle, ma Frégate,

Lorsqu'elle voguait dans le vent !




Une Vache Rousse dans un pré. Cela m'a fait penser à cet étrange rite de purification chez les juifs:
La Bible
Nombres 19
La vache rousse ; l'eau de purification

Quelle étrange idée que de vouloir griller une vache rousse, d'en recueillir les cendres et de les mélanger à une eau pour en faire une eau purificatrice. Elle est trop amusante cette vache rousse, non, non, elle a bien le temps de retourner à la poussière, nous aussi d'ailleurs.

Bonne journée mes Amies. Qui sait, nous sommes peut être tous comme des vaches rousses pour les Dieux. D'ici à ce qu'ils décident de nous griller sous un soleil de canicule pour purifier la terre. Non, non, nous ne sommes pas bon pour faire des eaux expiatoires, non, non, passez votre chemin Dieux funestes!

vendredi, juin 10, 2011

Bonjour, bonjour mes si extraordinaires Ami(e)s !

Deux orchis pyramides au bord d'un chemin, puis d'autres plus loin, c'est la saison. Elles apparaissent en petits groupes. Elles aiment les lieux ombragés mais pas trop, des fleurs délicates. Le vrai nom, c'est orchis pyramidal.

Ci dessous la très belle recherche d'image google:
http://www.google.fr/search?hl=fr&gbv=2&tbm=isch&sa=X&ei=J-nxTeHTH5Oq8QOt_uW5Aw&ved=0CDYQBSgA&q=orchis+pyramidal&spell=1&biw=1280&bih=859


Bonjour, bonjour mes si extraordinaires Ami(e)s, un petit bouquet d'immortelles en cette si belle journée. Le mistral a chassé les nuages, le ciel est d'un bleu profond, un radieux soleil éclabousse toutes les campagnes de sa joie, c'est la grande paix par ici...le début de l'immortalité? je blague, je blague.
Ces fleurs sentent très bon.
Excellente journée à Vous.
Ivano

Bonjour, bonjour, bisous, bisous...Les fleurs dégagent une odeur de curry prononcée d'après Wiki, en fait c'est des senteurs des indes, plus complexes que le curry.


Les insectes se shootent aux immortelles, le nom vient du fait qu'elles ont un aspect de fleurs séchés à la floraison.  

mardi, juin 07, 2011

Gasp, j'avais oublié de signer dans la publication précédente ! Signer un arc en ciel, quelle drôle d'idée ! Bernar Venet signe bien des tas de charbons alors pourquoi ne pas signer un éphémère, un impalpable?

Merveilleuse Shahrzad

Acanthe, belle acanthe, voici le grand calme de la nuit, les heures douces, les heures des connections extraordinaires sur les mondes invisibles. C'est la paix, le grand calme, loin des égrégores des hommes agités. ils dorment, il rêvent et voici, il est temps de s'envoler, de franchir les portes des espaces et des temps. ouh ouh Shahrzad, ouh ouh mon Amie, allons voici, je viens vers vous, vers votre palais endormi de Bagdad en construction. Tout le monde dort là aussi, sauf Vous, ma si merveilleuse Amie. Je sais que je vais Vous trouver dans votre étrange, comment dire, comment décrire cette pièce si extraordinaire. Voilà, j'y suis. Je vous vois. Je sais que Vous sentez ma présence, mais Vous faites comme si Vous ne saviez pas, c'est un jeu. Je m'approche doucement. Vous êtes en train d'écrire, c'est fou comme vous écrivez vite. Je sens votre odeur si particulière, unique, j'adore. Vous venez de prendre ma main, sans Vous retourner, tout à ce que Vous écrivez. J'aime le calme de votre palais. L'air est doux. De là, je peux voir le Tigre argenté sous la lune. Vous vous retournez enfin, un merveilleux sourire Vous illumine.
-Allons partons vite, m'avez Vous dit.
-Oui, allons visiter un autre monde, un autre temps, loin loin en arrière, au temps où les hommes n'écrivaient pas.
Et Nous sommes partis.
Merveilleuse Shahrzad, Sublime Shahrzad !


Bonjour la Terre, bonjour le Royaume des Cieux, bonjour la vie sous tous les cieux, dans tous les mondes, jusqu'aux confins du firmament, oui bonjour à ce gigantesque Univers foisonnant de vies et de diversités. Un petit bouquet d'acanthes pour ce début de semaine sous un radieux soleil par ici. Les orages tumultueux, les foudres rageuses sont passés, la nature est joyeuse, les oiseaux chantent, les escargots dorment à présent, ainsi va la paisible vie.

J'adore ces Acanthes aux feuilles piquantes, aux fleurs majestueuses, droites et fières. Elles sont amusantes. Des plantes passionnantes à observer. Elles dégagent une force tranquille, elles sont rassurantes.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Acanthus_mollis

Ces feuilles et ces fleurs délicates ont servi de modèles pour les artistes grecs de l'antiquité, pour décorer temples et maisons de fines décorations ciselées.
Excellente journée à vous.
Ivano

Les acanthes, sirènes du bocage, c'est joli !


José-Maria de HEREDIA (1842-1905)
La Terre maternelle et douce aux anciens Dieux
Fait à chaque printemps, vainement éloquente,
Au chapiteau brisé verdir une autre acanthe ;
J'adore les visions des poètes, elles sont si justes, des sirènes sous les bocages, des cols de cignes, des ciselures sur des vitres gelées, des fleurs de marbre...

samedi, juin 04, 2011

Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà, De ta jeunesse ? (Paul Verlaine)

Bonjour mes supers Ami(e)s, pour vous souhaiter une bonne fin de semaine, cet agrandissement d'un arc en ciel, comme cela, juste pour avoir un autre "regard". C'est bien tous ces orages qui traversent la France et qui arrosent copieusement bien des sols desséchés. Avec ces alertes sècheresse, nous en avions grand besoin.
Ivano

 
















Bonjour mes si adorables Ami(e)s, un arc en ciel en forme d'arc triomphal au dessus des montagnes du Col de Lus la Croix Haute, un arc en forme de symbole, comme un sourire, un arc de paix et de douceur, un arc entre soleil et pluies. Voyons ce que disent nos poètes de France au sujet de ces signes dans les cieux, laissons nous guider par le plaisir des mots, des visions, des émotions célestes.





Paul VERLAINE (1844-1896)


Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu'on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l'arbre qu'on voit
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

Qu'as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?

vendredi, juin 03, 2011

Les délicats freundligeists de ma Copine dans l'Invisible !

http://images.doctissimo.fr/private/photo/3664936366/private-category/ghirardini-p4190014-provence-15120103d8d.jpg Ce matin, juste devant ma porte, une rose rouge à hauteur des yeux...un message de ma Copine dans l'Invisible !












Ce matin j'ai voulu en savoir plus et donc j'ai pris le temps de contempler cette rose.

Regardez, c'est une rose à double cœur.


Pour les Chrétiens:




[:lisamarie06:1]

Pour le plaisir des mots :

* Pierre de RONSARD   (1524-1585)
 
 
Mignonne, allons voir si la rose
 
A Cassandre
 
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
 
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
 
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
 [:angel18231:1]