Le petit bouquet du dimanche soir, pour vous mes Supers Amies, le petit bouquet lorsque la nuit se glisse entre les grands arbres et étend son ombre, le petit bouquet du soir lorsque les oiseaux se trouvent un refuge et cessent de chanter à tue tête, lorsque la grande paix s'insinue partout, lorsque c'est le grand silence par vals et grandes plaines.
Seuls quelques chiens qui aboient. C'est rassurant un chien qui aboie lorsque les premières lumières apparaissent dans les rues, les maisons. Oui, le petit bouquet du soir, un si petit bouquet qu'il tiendrait dans un dé à coudre, oui mais n'en est-il pas plus délicat, plus précieux? Nous sommes des éphémères, nos vies sont si courtes, nos illusions si grandes.
Il était un petit bouquet, un soir, il circulait sur les ondes informatiques, partout où il passait, il saluait gaiement. Bonsoir disait le petit bouquet, bonsoir les humains, bonsoir la terre, bonsoir la vie. Demain je ne serais plus. J'ai vécu une journée extraordinaire. Je ne savais pas que la vie pouvais être si belle. Bonsoir, bonsoir les petits oiseaux du Royaume des Cieux.
Bises.
J'expérimente, j'expérimente.
Pourquoi ne pas rendre les logorrhées utiles?
Merci petit bouquet.
Ivano
* Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859)
Le bouquet sous la croix
D'où vient-il ce bouquet oublié sur la pierre ?
Dans l'ombre, humide encor de rosée, ou de pleurs,
Ce soir, est-il tombé des mains de la prière ?
Un enfant du village a-t-il perdu ces fleurs ?
Ce soir, fut-il laissé par quelque âme pensive
Sous la croix où s'arrête un pauvre voyageur ?
Est-ce d'un fils errant la mémoire naïve
Qui d'une pâle rose y cacha la blancheur ?
De nos mères partout nous suit l'ombre légère ;
Partout l'amitié prie et rêve à l'amitié ;
Le pèlerin souffrant sur la route étrangère
Offre à Dieu ce symbole, et croit en sa pitié !
Solitaire bouquet, ta tristesse charmante
Semble avec tes parfums exhaler un regret.
Peut-être es-tu promis au songe d'une amante :
Souvent dans une fleur l'amour a son secret !
Et moi j'ai rafraîchi les pieds de la Madone
De lilas blancs, si chers à mon destin rêveur ;
Et la Vierge sait bien pour qui je les lui donne :
Elle entend la pensée au fond de notre cœur !