mercredi, août 24, 2011

une fleur de chardon béni aux douces amertumes, aux délicats parfums pour les liqueurs apéritives.

Bonjour, bonjour la vie, bonjour le ciel étoilé, bonjour l'aurore aux doigts de rose et de safran, bonjour les guerriers déjà debout sur la vaste plaine, bonjour les doux rêveurs déjà au Paradis, bonjour à ceux qui cherchent sans jamais trouver, bonjour les chevaliers toujours en quête du divin Graal, bonjour les douces, les pures, les ravissantes âmes qui tournent leurs mains vers les lumières célestes, bonjour à ceux qui causent, à ceux qui préfèrent le silence, bonjour à toutes et tous, vous l'aurez compris, bonjour en toutes les langues, bonjour à toutes les Divinités connues ou inconnues, à tous les Anges et serviteur du Royaume des Cieux, oui bonjour à toute la création, à tous les mondes dans les vastes cieux.  

Ivano


Paul VERLAINE (1844-1896)

Beams

Elle voulut aller sur les bords de la mer,

Et comme un vent bénin soufflait une embellie,

Nous nous prêtâmes tous à sa belle folie,
Et nous voilà marchant par le chemin amer.

Le soleil luisait haut dans le ciel calme et lisse,
Et dans ses cheveux blonds c'étaient des rayons d'or,
Si bien que nous suivions son pas plus calme encor
Que le déroulement des vagues, ô délice !

Des oiseaux blancs volaient alentour mollement
Et des voiles au loin s'inclinaient toutes blanches. 
Parfois de grands varechs filaient en longues branches,
Nos pieds glissaient d'un pur et large mouvement.

Elle se retourna, doucement inquiète
De ne nous croire pas pleinement rassurés,
Mais nous voyant joyeux d'être ses préférés,
Elle reprit sa route et portait haut la tête.





Charles BAUDELAIRE (1821-1867)

Le coucher du soleil romantique

Que le soleil est beau quand tout frais il se lève,
Comme une explosion nous lançant son bonjour !
- Bienheureux celui-là qui peut avec amour
Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve !

Je me souviens ! J'ai vu tout, fleur, source, sillon,
Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite...
- Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite,
Pour attraper au moins un oblique rayon !

Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire ;
L'irrésistible Nuit établit son empire,
Noire, humide, funeste et pleine de frissons ;

Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage,
Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,
Des crapauds imprévus et de froids limaçons.