jeudi, juillet 07, 2011

ils regardent sans voir La rose du vitrail toujours épanouie.

Un petit bouquet de fleurs blanches, comme des petites croix de Malte dans les champs, un petit bouquet de fleurs blanches le long d'un petit sentier magique, un petit bouquet de fleurs blanches comme une invitation au Paradis. Il me plait de laisser mon imagination s'enflammer et me dire: "ce petit sentier est un accès aux champs Élyséens". A tout moment je m'attends à voir surgir une Muse, un Héros, une Déesse endormie, là sous ce grand chêne paisible. le vent léger qui fait bruisser les cimes des grands arbres est comme le chuchotement des Voix de tout ce monde Invisible. Il faut franchir la porte...oui, ce petit sentier conduit bien au Paradis.
Je blague, je blague mes si douces Amies. J'aime vous raconter les choses du temps arrêté par ici, ces petites choses qui finalement sont les plus importantes, ce sont elles qui rendent vraiment heureux.
Excellente journée à Vous, mes tendres, mes douces.
Ivano

Victor HUGO (1802-1885)
Cet homme, que voici lugubre, était joyeux.
Mille éblouissements émerveillaient ses yeux.
Printemps ! en ce jardin abondaient les pervenches,
Les roses, et des tas de pâquerettes blanches
Qui toutes semblaient rire au soleil se chauffant,
Et lui-même était fleur, puisqu'il était enfant.
 
 
Émile VERHAEREN (1855-1916)
Les jardins

Le paysage il a changé - et des gradins,
Mystiquement fermés de haies,
Inaugurent parmi des plants d'ormaies.
Une vert et or enfilade de jardins.

Chaque montée est un espoir
En escalier vers une attente ;
Par les midis chauffés la marche est haletante
Mais le repos attend au bout du soir.

Les ruisselets qui font blanches les fautes
Coulent autour des gazons frais :
L'agneau divin avec sa croix s'endort auprès,
Tranquillement, parmi les berges hautes.

L'herbe est heureuse et la haie azurée
De papillons de verre et de bulles de fruits.
Des paons courent au long des buis ;
Un lion clair barre l'entrée.

Des fleurs droites comme l'ardeur
Extatique des âmes blanches
Fusent en un élan de branches
Vers leur splendeur.

Un vent très lentement ondé
Chante une extase sans parole ;
L'air filigrane une auréole
A chaque disque émeraudé.

L'ombre même n'est qu'un essor
Vers les clartés qui se transposent
Et les rayons calmés reposent
Sur les bouches des lilas d'or.
 
De belles fleurs byzantines sur fond de sècheresse, de belles orientales de pastels délicats drapées, souriantes, paisibles, amusantes.
-Ah m'ont elles dit, un visiteur. Voulez vous nous accorder un pas de danse sur les herbes sèches?
J'ai éclaté de rire. Un vent léger frissonnait sur leurs feuilles duveteuses.
-Ah mes amies, vous ne manquez point d'humour. Prisonnières sur vos racines voici que vous m'invitez. Allons soit, j'accepte.
Les belles Byzantines en furent ravies. Ma Copine dans l'Invisible se moquait. Quel étrange tour allait Elle encore me jouer?
J'ai tendu ma main vers une des feuilles et oh magie, oh mystère...voici que le plus extraordinaire des voyages commençait...

Bises, mes Amies. Non, non, ne me lisez pas, ne vous laissez pas entrainer dans mes petites histoires.
Ivano


José-Maria de HEREDIA (1842-1905)

Vitrail

Cette verrière a vu dames et hauts barons
Étincelants d'azur, d'or, de flamme et de nacre,
Incliner, sous la dextre auguste qui consacre,
L'orgueil de leurs cimiers et de leurs chaperons ;

Lorsqu'ils allaient, au bruit du cor ou des clairons,
Ayant le glaive au poing, le gerfaut ou le sacre,
Vers la plaine ou le bois, Byzance ou Saint-Jean d'Acre,
Partir pour la croisade ou le vol des hérons.

Aujourd'hui, les seigneurs auprès des châtelaines,
Avec le lévrier à leurs longues poulaines,
S'allongent aux carreaux de marbre blanc et noir ;

Ils gisent là sans voix, sans geste et sans ouïe,
Et de leurs yeux de pierre ils regardent sans voir
La rose du vitrail toujours épanouie.