mercredi, juillet 13, 2011

Au réveil il était midi.

Un petit bouquet de lauriers de mon jardin.
Ce matin, il pleut enfin. C'est si agréable une belle pluie pour tout rafraichir. Les plantes, les grands arbres avaient très soif.
Excellente journée à vous mes Amies. Le ciel tonne et gronde. De beaux et lourds nuages sombres tempêtent. La nature est en fête.
Ivano


Arthur RIMBAUD (1854-1891)

Aube

J'ai embrassé l'aube d'été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombres ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s'échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l'ai dénoncée au coq. A la grand'ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.

En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi.
Akènes du soir, bonsoir, bonsoir. Ils sont prêts à partir au gré des vents, ils sont en attente du souffle qui les emportera. Finalement ces akènes sont espoir. Pour vivre, il faut partir et chercher à prendre racines ailleurs. Un akène emporte avec lui la longue mémoire de sa famille, de son espèce, de son clan. A cela il ajoute le vécu de la plante et de la fleur mère. Une seule règle: s'adapter et survivre, donner la vie et transmettre l'héritage de la mémoire.

C'est ce qui est le plus fascinant dans l'observation de la nature, elle semble ne se poser aucune question et ne poursuivre qu'un seul but: vivre et ce peu importe la forme et les mutations. Ce n'est pas de l'existentialisme, ce n'est pas une nécessité, pas un hasard, pas même une destinée, non, c'est une chose simple venue de nulle part, venue de l'origine du monde, comme l'injonction:
"croissez et multipliez vous".
Pourquoi? Dans quel but? Ce n'est pas précisé. Il n'est pas nécessaire d'être conscient pour faire cela.
Des akènes dans la nuit. Ils frémissent mais ne s’envolent pas encore. Ils sont prêts pourtant. A quoi peuvent-ils bien "penser"?
Bonne soirée.
Ivano