mercredi, juin 29, 2011

Petits bouquets de marguerites dans la Vallée du Jabron.

Victor HUGO (1802-1885)

Unité

Par-dessus l'horizon aux collines brunies,
Le soleil, cette fleur des splendeurs infinies,
Se penchait sur la terre à l'heure du couchant ;
Une humble marguerite, éclose au bord d'un champ,
Sur un mur gris, croulant parmi l'avoine folle,
Blanche épanouissait sa candide auréole ;
Et la petite fleur, par-dessus le vieux mur,
Regardait fixement, dans l'éternel azur,
Le grand astre épanchant sa lumière immortelle.
«Et, moi, j'ai des rayons aussi !» lui disait-elle.
Un petit bouquet de marguerites ce matin, un petit bouquet fraicheur, un petit bouquet détente dans les champs, une paille dans la bouche, allongé dans les herbes vertes. Tout un programme de dolce vita au cœur des Alpes de Haute Provence.
Bonne journée mes si superbes Ami(e)s.
Ivano

Jean MORÉAS (1856-1910)

Parmi des chênes, accoudée
Sur la colline au vert gazon,
Se dresse la blanche maison,
De chèvrefeuille enguirlandée.

A la fenêtre, où dans des pots,
Fleurit la pâle marguerite,
Soupire une autre Marguerite :
Mon coeur a perdu son repos...

Le lin moule sa gorge plate
Riche de candides aveux,
Et la splendeur de ses cheveux
Ainsi qu'un orbe d'or éclate.

Va-t-elle murmurer mon nom ?
Irons-nous encor sous les graves
Porches du vieux burg des burgraves ?

Songe éteint, renaîtras-tu ? - non !